Nous entrons dans l'ère des pandémies, c'est pourquoi il serait utile de prendre les dispositions nécessaires pour mieux s'en prémunir. Que peut-on apprendre au sujet des pandémies ?
Quelles dispositions pour mieux les appréhender ?

Les causes

Les pandémies apparaissent dans un environnement qui permet aux virus de proliférer et qui leur donne des chances de résister à tout traitement. Cela est possible lorsque nos modes de vie deviennent antihygiéniques.

Cela était plus vrai lors des épisodes de peste ou de choléra, de source bactérienne. À présent, on parlerait plus de changements dans la manière dont nous utilisons les terres, de l'expansion et l'intensification de l'agriculture, ainsi que du commerce, de la production et de la consommation non durables (propos de Peter Daszak recueilli par Céline Deluzarche, journaliste à Futura-Sciences).

Les virus en question doivent leur transmission aux animaux dont on est plus proche par le biais des élevages intensifs. C’est pourquoi aujourd’hui le risque de déclencher une pandémie est plus important. D’autant que les animaux domestiques et d’élevages portent huit fois plus de virus que les animaux sauvages.

65% des maladies émergentes sont issues des animaux et sont relatives à la destruction des habitats naturels. D’après certains chercheurs, plus les activités humaines envahissent les terres, plus le nombre d'hôtes - s'agissant tant du nombre d'espèces que du nombre d'individus - susceptibles de transmettre une maladie à l'Homme augmente, alors même que le nombre de non-hôtes diminue. Plus le nombre d'agents pathogènes augmente également.

Héroïsmes au cœur de la pandémie

Ce qui a permis de mettre fin à une pandémie est l’immunité collective notamment par le recours à la vaccination. C’est l’affaire de scientifiques chevronnés et consciencieux. Le premier vaccin a vu le jour en 1796. Et c’est Edward Jenner, médecin de campagne anglais qui l’a administré, la première fois, pour des cas de variole.

L’Église déploie, en toute circonstance de pandémie, des moyens sanitaires et médicaux non moins négligeables. Elle soigne les malades de sa main et agit au plus près des malades. Philippe Martin, professeur d’Histoire moderne à l’université de Lyon 2, lui reconnaît deux autres rôles : le cadre qu’elle offre aux malheureux qui désespèrent de la vie et sa médiation entre l’État et le peuple.

La prévention et les gestes barrières sont aussi au cœur d’une lutte efficace contre toute maladie épidémique et mortelle. On se rappelle des prisonniers du ghetto de Varsovie aux prises avec l’infection typhusienne durant la Seconde Guerre Mondiale. Notre modèle mathématique a montré que sans ces mesures, l’épidémie aurait été deux à trois fois plus importante avec un pic au milieu de l’hiver, explique une équipe de biomathématiciens.

Plus récemment, au cours de la pandémie du Covid-19, les soignants ont fait preuve d’un héroïsme sans égal. Cela parce qu’ils étaient en sous-effectif face à des contaminations de masse, mais aussi parce que certains d’entre eux étaient anti-vax remettant moins en doute l’efficacité des vaccins que la survie des patients.

Tendances épidémiques pour les années à venir

Les futures crises sanitaires risquent de se produire en même temps que des catastrophes naturelles liées au changement climatique, apprend t-on dans un article de source AFP publié sur Le Point.fr. Les pandémies, si elles ne sont synchrones avec les bouleversements climatiques, elles seraient à tout le moins imminentes.

Une étude réalisée par une firme spécialisée dans l’analyse prédictive des maladies quantifie à 27,5 % la probabilité qu'une pandémie mortelle comme le COVID-19 se produise dans les 10 prochaines années.

Outre les bouleversements climatiques, l'augmentation des voyages internationaux, l'augmentation de la population et la menace posée par les zoonoses sont en cause.

D’après certains scientifiques, il est possible que plusieurs pandémies se produisent dans les 100 ans. Les taux diffèrent selon la lutte contre le réchauffement climatique et l’efficacité des traitements mis en place. Avec un traitement d’efficacité, la probabilité d’une pandémie mortelle rechute à près de 9 %.

Ce sont des raisons de plus pour rester vigilants et s’adapter à ce contexte sanitaire tragique que l’on espère de courte durée.